Barbad Golshiri | Léthé

Barbad Golshiri, Léthé, 2010, sempiternal duration

A passage from the ritual to the political commences in Barbad Golshiri’s work. The site is Tehran, 2009, as the contested presidential elections incite popular uprisings. A senseless, apathetic female voice intones: On a retrouvé la rivière Léthé. Elle commence à la place de la liberté, en montant à la place de la révolution et en passant par l’université de Téhéran elle se perd dans les pavés. Nous devons oublier les noms et les visages des manifestants qui traversent le fleuve Léthé. Contrairement à l’inconnue de la Seine, ceux qui se noient dans la rivière Léthé retrouveront leurs noms. Contrairement à l’inconnue de la Seine, les noyées du Léthé ne pourront jamais ouvrir leurs yeux, mais quand ils se noient, comme Neda, ils ont les yeux grands ouverts, le regard qui se perd au loin. Et Contrairement à l’inconnue de la Seine les noyées du Léthé ne sourient pas. La plupart sont lavés dans le Paradis de Zahra, le plus grand cimetière d’Iran. Il y a une photo qui montre le corps nu de Sohrab Arabi lavé à la morgue du cimetière. Tout comme l’inconnue de la Seine, Sohrab sourit et son sourire est beaucoup plus beau que celui de l’inconnue. Selon le ministère de l’écologie de Téhéran, l’eau du cimetière est l’une des sources d’alimentation en eau de la ville de Téhéran. On a retrouvé la rivière Léthé. Elle commence … It begins.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

You may use these HTML tags and attributes: <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>